Tiébélé, Burkina Faso : patrimoine mondial de l'UNESCO

29 Juil 2024

Tiébélé, Burkina Faso : patrimoine mondial de l'UNESCO
[Photo : la Cour royale de Tiébélé, une photographie extraite du recueil "African Vibrations" par Monsieur Alfredo Cuomo © 2006 Fondation Cuomo]
La Cour royale de Tiébélé, dont la sauvegarde est soutenue par la Fondation Cuomo depuis 2014, vient d’être inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce site exceptionnel, véritable concentré de la culture du peuple Kasena, rejoint ainsi un club très fermé qui ne comptait que trois autres monuments burkinabés : les ruines de Loropéni, les sites de métallurgie ancienne du fer et le complexe de W-Arly-Pendjari.

 
UN SITE EXCEPTIOINEL

La Cour royale de Tiébélé est un ensemble architectural en terre, établi depuis le XVIe siècle. Le site témoigne de l’organisation sociale et des valeurs culturelles du peuple Kasena, un groupe faisant partie des ethnies les plus anciennement installées sur le territoire burkinabè. Clôturée par un mur d’enceinte défensif, la Cour est composée d’un ensemble d’édifices organisés en concessions distinctes, séparées par des murs et des passages les reliant aux lieux de cérémonies ou de rassemblement.

L'habitat Kassena est entièrement construit en matériaux locaux : terre, bois et paille, le tout prélevé dans son environnement immédiat. Construites par les hommes de la Cour royale, les habitations sont décorées de peintures réalisées par les femmes, seules détentrices du savoir et chargées de sa transmission via ces éléments décoratifs. Outre sa valeur symbolico-magique, la peinture, grâce aux couches successives d’enduits appliqués sur les murs, en assure le renforcement et la protection.

 

…La contribution de la Fondation Cuomo a été décisive durant la longue phase de délibération où le site a été inscrit sur la liste indicative de l’UNESCO (2012 - 2024)

 

UNE CAMPAGNE ANNUELLE DE RESTAURATION

L’association Dizénidani, un groupement local présidé par Kassimir Nassara, lui-même habitant de la Cour royale, organise chaque année une campagne de restauration des habitats de la cour. Organisée grâce à l’appui de la Fondation Cuomo, cette initiative qui forme les futures générations à prendre en charge leur patrimoine, a permis, durant une décennie, de garantir la pérennité du site. La contribution de la Fondation Cuomo a ainsi été décisive durant la longue phase de délibération où le site a été inscrit sur la liste indicative de l’UNESCO (2012 - 2024) et durant laquelle le Ministère de la culture burkinabé a dû défendre et promouvoir les différents aspects de son dossier.

Que ce soit l’architecture, les décorations, l’organisation sociale ou encore les croyances et la religion, de multiples aspects de la riche culture de ce peuple demeurent tangible dans chaque recoin de la Cour royale. L'uatre fait marquant : il s’agit d’un site encore en usage, bien vivant et donc en mutation continue, ce qui renforce à la fois son intérêt et les défis liés à sa conservation. Nous espérons que ce nouvel élan donné par l’UNESCO contribuera à la connaissance et à la sauvegarde de ce riche patrimoine.


Bon à savoir…

Pour qu'un site soit inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, il doit avoir une valeur universelle exceptionnelle et répondre à au moins un des dix critères de sélection définis par la Convention du patrimoine mondial. Ces critères, regroupés depuis 2004 en un ensemble unique, incluent des aspects culturels et naturels tels que : représenter un chef-d'œuvre humain, témoigner d'échanges culturels importants, illustrer des traditions culturelles uniques, exemplifier des constructions ou paysages historiques, démontrer des interactions humaines avec l'environnement, être associé à des événements ou œuvres significatifs, représenter des phénomènes naturels remarquables, et abriter des habitats essentiels pour la conservation de la biodiversité.

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