Depuis 2013, la fondation s’est associée au programme de bourses d’études du GIEC pour soutenir les doctorants issus des pays en développement. Leurs recherches scientifiques visent en effet à comprendre les risques lié changement climatique et son impact sur leurs environnements et communautés locales.
Dans le cadre de son engagement dans le domaine de l’éducation et de la recherche, la Fondation Cuomo finance aussi des projets de recherche post-doctorales proposés par un certain nombre d’anciens boursiers du GIEC.
Après cette aide initiale qui a permis au chercheur de compléter sa thèse sur la thématique du sylvopastoralisme en tant que solution viable pour contrôler l’ingérence des ressources forestières du Grand Chaco — la région dont il est originaire — le Dr Fernandez défend un nouveau projet : Understanding the geography of cattle ranching in South America’s dry forests.
L’élevage demeure une activité économique stratégique dans une vaste région de l’Amérique du Sud, couvrant le Caatinga (Brésil), le Cerrado (Brésil), le Chiquitania (Bolivie) et le Chaco Seco (Argentine) ; il en est aussi une des principales causes de la déforestation.
Voici les questions auxquelles répondra, selon l’intéressé, le projet du Dr Fernandez, basé au laboratoire de biogéographie de l’Université Humboldt (Berlin) et supervisé par le Professeur Tobias Kuemmerle.
Le nouveau projet d’étude du Dr Dongfeng Li a pour décor la région que l’on nomme l’Asie des hautes montagnes (High-Mountain Asia, HMA), appelée aussi « le troisième pôle ». Après l’Arctique et l’Antarctique, cette région reste le plus grand réservoir de glace et de neige au monde. L’Asie des hautes montagnes sert aussi de cours supérieur à plus de dix grands fleuves asiatiques, d’où son surnom « le château d’eau asiatique ».
Cette immense masse blanche fait office de précieuse source d’eau, de sédiments, de nutriments et de carbone organique pour les écosystèmes situés en aval et, par conséquent, satisfait les besoins vitaux d’environ 2 milliards de personnes. Fait alarmant : depuis les années 1950, la température de l’air y a augmenté de 1,9 ℃ à raison de 0,32 ℃ par décennie. C’est le double de la moyenne mondiale (0,16 ℃ par décennie), dépassant déjà l’objectif de 1,5 ℃ de l’Accord de Paris.
Avec des rivières sortant de leurs lits, des crues soudaines et autres lacs glaciaires qui débordent, le Pakistan a connu cette année les pires inondations de ce nouveau siècle. Deux tiers des districts du pays ont été touchés par les inondations qui ont tué plus de 1 200 personnes et ont déplacé quelque 33 millions d’habitants.
La principale cause de la situation est la chaleur intense que le pays a connu au printemps et au début de l’été, laquelle a fait fondre les glaciers dans les régions montagneuses du nord. La fonte rapide a soudain augmenté la quantité d’eau qui s’écoule dans les affluents qui viennent se jeter dans l’Indus, le plus grand fleuve du Pakistan, le traversant du nord au sud et alimentant sur son parcours les villes et de vastes étendues de terres agricoles.
En dépit de l’envergure de ce risque, les scientifiques admettent que l’on « ne connaît pas exactement l’ampleur de l’excès de fonte glaciaire qui s’est déversé dans les rivières cette année », mais affirment que le débit extrêmement élevé dans la rivière Hunza ainsi que les eaux boueuses que l’on a pu observer suggèrent que la fonte a été très rapide. Plusieurs lacs glaciaires ont rompu les barrages de glace qui les retenaient, libérant une dangereuse masse d’eau d’une ampleur inédite.
Pour revenir au rapport préliminaire du Dr Dongfeng Li, il attestait que la superficie des glaciers asiatiques avait reculé à un rythme soutenu ces dernières décennies. Ainsi, par rapport à la période de 1975-2000, le taux de perte de glace avait doublé entre 2000 et 2016. La fonte rapide provoque, prévient-il, des risques considérables — notamment des coulées de débris glaciaires et des inondations par « vidange brutale d’un lac glaciaire ». Elle est responsable aussi d’une nette augmentation des sédiments fluviaux ainsi que des nutriments, des contaminants et du carbone organique contenu dans des sédiments. C’est une situation qui met donc en péril la sécurité publique, la qualité de l’eau et les écosystèmes aquatiques, sans oublier les dégâts subis par les réservoirs hydroélectriques construits dans les bassins de ces grands.
Nous venons de voir se reproduire le scénario catastrophique une nouvelle fois, aux dépens cette fois-ci du Pakistan, le pays à 220.9 millions habitants qui occupe la 8ème place des pays les plus vulnérables face au changement climatique, mais responsable seulement de 0,6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
L’initiative consistait en quelque sorte à mettre en pratique les découvertes de la thèse, tout en élargissant l’étendu du même sujet de recherche.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 4,2 millions de décès par an sont dus à l’exposition à la pollution atmosphérique et une grande partie de la population mondiale (91%), dont environ 2 milliards d’enfants, vivent dans des endroits où cette pollution dépasse le seuil recommandé par l’OMS.
En Amazonie, les incendies de forêt et la déforestation jouent un rôle important dans la forte concentration de particules dans l’atmosphère. Parmi les principaux facteurs qui accentuent l’intensité et la fréquence des incendies de forêt figurent les épisodes de sécheresse intense, l’accaparement des terres pour exploitation agricole, le commerce illégal du bois et les conflits socio-environnementaux. La pollution atmosphérique dans l’Amazonie a causé des dommages à tous les peuples de la région, en particulier aux plus vulnérables, les peuples indigènes et les riverains. Selon un rapport du Dr. Igor, en 2020 et en 2021, une nette augmentation des hospitalisations a pu être observée pour des maladies respiratoires et cardiovasculaires. La pollution atmosphérique a aggravé aussi, affirme-t-il, les cas de Covid-19 dans la région.
Dans sa phase pilote, le projet est déployé à travers 8 écoles publiques de la région de Manaus. L’équipe opérationnelle y a installé les capteurs de surveillance de la qualité de l’air, lesquels sont conçus et fabriqués sur place par le groupe de recherche.
Les données recueilles par ces équipements sont transférées vers la plateforme SELVA, un système informatique accessible en ligne qui a pour fonction de proposer des interfaces graphiques capables de convertir les données scientifiques complexes en graphes et autres tableaux aisément déchiffrables.
Un millier d’élèves sont invités à suivre une formation pour les aider à s’approprier des outils scientifiques et à analyser les données. À partir de la compréhension de ces informations, les enfants sont encouragés à entreprendre des actions simples qui contribueront à améliorer la qualité de l’air qu’ils respirent. Ils sont aussi formés à prendre les mesures nécessaires en cas de pic de pollution. Le but de l’opération, selon le Docteur Igor Oliveira Ribeiro, est de « donner à chacun une chance de vivre, d’étudier et de s’épanouir dans un environnement sain » tout en contribuant au bien-être collectif.
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